« Géraniums aux balcons: pour cacher qu’il ne se passe rien à l’intérieur »
Sylvain Tesson

26 lundi Oct 2020
25 samedi Avr 2015
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in« Une mouette rieuse peut-elle consoler un saule pleureur ? »
Sylvain Tesson
« L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure… »
Paul Verlaine
« Ce saule-là je l’aime, comme un homme.
Est-il tordu, troué, souffrant et vieux !
Sont-ils crevés et bossués, les yeux
Que font les nœuds dans son écorce !
Est-il frappé dans sa vigueur et dans sa force !
Est-il misère, est-il ruine,
Avec tous les couteaux du vent dans sa poitrine,
Et, néanmoins, planté au bord
De son fossé d’eau verte et de fleurs d’or,
À travers l’ombre et à travers la mort,
Au fond du sol, mord-il la vie, encor !
Un soir de foudre et de fracas,
Son tronc craqua,
Soudainement, de haut en bas. »
Émile Verhaeren (1855-1916)
Les grands saules chantent
Mêlés au ciel
Et leurs feuillages sont des eaux vives
Dans le ciel
Le vent
Tourne leurs feuilles
D’argent
Dans la lumière
Et c’est rutilant
Et mobile
Et cela flue
Comme des ondes.
On dirait que les saules coulent
Dans le vent
Et c’est le vent
Qui coule en eux.
C’est des remous dans le ciel bleu
Autour des branches et des troncs
La brise chavire les feuilles
Et la lumière saute autour
Une féerie
Avec mille reflets
Comme des trilles d’oiseaux-mouches
Comme elle danse sur les ruisseaux
Mobile
Avec tous ses diamants et tous ses sourires.
Hector de Saint-Denys Garneau, ( 1937)
Week-end du 20 avril en Bresse Jurassienne.