« Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes, Le cygne chasse l’onde avec ses larges palmes, Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil A des neiges d’avril qui croulent au soleil ; » René-François Sully Prudhomme,
Clic sur la photo pour agrandir Canal d’Étival-Clairefontaine (Vosges)
« Ah ! Quel beau matin, que ce matin des étrennes ! Chacun, pendant la nuit, avait rêvé des siennes. Dans quelque songe étrange où l’on voyais joujoux, Bonbons habillés d’or, étincelant bijoux Tourbillonner, danser une danse sonore, Puis fuir sous les rideaux, puis reparaître encore.
On s’éveillait matin, on se levait joyeux La lèvre affriandée, en se frottant les yeux… On allait, les cheveux emmêlés sur la tête Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de fête Et les petits pieds nus effleurant le plancher, Au portes des parents, tout doucement toucher… On entrait !… Puis, alors, les souhaits … en chemise, Les baisers répétés, et la gaieté permise. »
Clic pour agrandir la photo– Bresse Octobre 2018 –
Madame la Pie, on vous salue. Ne nous faites pas les mauvais yeux ; Vous qui voyagez, si bien vêtue De noir et de blanc, sur les ciels bleus.
Dès que vous marchez sur la laitue, Tout le paysage est anxieux ; Madame la Pie, on vous salue. Ne nous faites pas les mauvais yeux.
Ah ! quand vous parlez, parmi la nue, Quel sort jetez-vous aux amoureux ? Est-ce d’aimer moins ? ou d’aimer mieux ? Et quel est, des deux, celui qui tue… Madame la Pie, on vous salue !
Le chat du maire a disparu : Dans le village, nul ne l’a vu. S’il n’a pas été renversé, Sans doute a t-il été enlevé Par cette vilaine sorcière, Habitant la vieille chaumière Juste à l’orée du petit bois Où jamais personne ne va Car on dit qu’elle jette des sorts A tous ceux qui marchent aux abords.
On a ouï-dire que sa maison Ressemble à celle du démon, Qu’elle y élève des crapauds, De gros rats et des asticots Dont elle se sert, la vieille bique Pour faire plein de potions magiques. On dit qu’elle sait la magie noire, Qu’elle a des dons divinatoires Et qu’elle changea un jour son chien En un gros morceau de boudin.
Il y a vraiment peu de chances Qu’on retrouve ce chat sans défense Qui a dû être assassiné Et réduit en chair à pâté… Qui d’autre peut être coupable Que cette sorcière détestable ? Il faudra donc la capturer, La ligoter, la faire avouer Et peut-être aussi la brûler… Nous sommes des gens civilisés ! Olivier BRIAT
« Naître avec le printemps, mourir avec les roses, Sur l’aile du zéphyr nager dans un ciel pur, Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses, S’enivrer de parfums, de lumière et d’azur, Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes, S’envoler comme un souffle aux voûtes éternelles, Voilà du papillon le destin enchanté! Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose, Et sans se satisfaire, effleurant toute chose, Retourne enfin au ciel chercher la volupté ! »
clic sur les photos pour les agrandir Fin Août en Bresse Jurassienne – Soja – le soir – photos @Monett
Septembre
« Le ciel s’est libéré de ses vapeurs torrides, Les jours se sont défaits des trop vives clartés, L’air s’est enfin rempli d’une tiédeur humide, Le calme est revenu, l’été s’en est allé.
L’été s’en est allé. Tout revit. Tout respire Le suave parfum de la douce saison Et pourtant je perçois, dans l’ombre qui s’étire, Un étrange regret et de légers frissons. »
Ce sacré petit mois de Juin Couvert des couleurs d’arlequin, Nous conduit vers l’été, doucement, Allongeant les jours discrètement.
Les averses, fréquentes, nettoient la nature Et laissent, derrière elles, un ciel d’azur. Exaltant, des parfums enivrants Dans un univers transparent.
Et, pourtant l’on sait sans aucun doute Que, quand Saint Barnabé, sous la céleste voûte Coupe le pied de ce pauvre Saint Médard L’été somnolent n’est jamais en retard.
Et sous un soleil chaud et éclatant En ce dernier mois du printemps S’épanouit, la fête de la musique Nous entraînant, dans une ronde magnifique. Dominique SAGNE
J‘aime bien le mois de Juin C’est celui des cerises Des longues journées sans fin Aux douces soirées exquises.
Très tôt dès le matin Tous les oiseaux devisent Et tard quand la nuit vient Certains encore s’avisent.
C’est le temps des examens Où les sérieux révisent Et leurs moments malsains Des attentes indécises.
C’est tendres gazons coussins Où la rosée irise Les beaux serments divins Des amants qui se bisent.
Et puis au mois de juin On pense à ses valises Car très bientôt revient L’heure des vacances promises. Robert Casanova.
« C’était le mois de juin La terre renaissait Et les dieux libertins Invitaient à danser…. »