Voici venir Pâques fleuries, Et devant les confiseries Les petits vagabonds s’arrêtent, envieux. Ils lèchent leurs lèvres de rose Tout en contemplant quelque chose Qui met de la flamme à leurs yeux.
Leurs regards avides attaquent Les magnifiques œufs de Pâques Qui trônent, orgueilleux, dans les grands magasins, Magnifiques, fermes et lisses, Et que regardent en coulisse Les poissons d’avril, leurs voisins.
Les uns sont blancs comme la neige. Des copeaux soyeux les protègent. Leurs flancs sont faits de sucre. Et l’on voit, à côté, D’autres, montrant sur leurs flancs sombres De chocolat brillant dans l’ombre, De tout petits anges sculptés.
Les uns sont petits et graciles, Il semble qu’il serait facile D’en croquer plus d’un à la fois ; Et d’autres, prenant bien leurs aises, Unis, simples, pansus, obèses, S’étalent comme des bourgeois.
Tous sont noués de faveurs roses. On sent que mille bonnes choses Logent dans leurs flancs spacieux L’estomac et la poche vides, Les pauvres petits, l’œil avide, Semblent les savourer des yeux.
Est-ce que le temps est beau ? Se demandait l’escargot Car, pour moi, s’il faisait beau C’est qu’il ferait vilain temps. J’aime qu’il tombe de l’eau, Voilà mon tempérament.
Combien de gens, et sans coquille, N’aiment pas que le soleil brille. Il est caché ? Il reviendra ! L’escargot ? On le mangera.
« On dit qu’avant d’entrer dans la mer, une rivière tremble de peur. Elle regarde en arrière le chemin qu’elle a parcouru, depuis les sommets, les montagnes, la longue route sinueuse qui traverse des forêts et des villages, et voit devant elle un océan si vaste qu’y pénétrer ne parait rien d’autre que devoir disparaître à jamais. Mais il n’y a pas d’autre moyen. La rivière ne peut pas revenir en arrière. Personne ne peut revenir en arrière. Revenir en arrière est impossible dans l’existence. La rivière a besoin de prendre le risque et d’entrer dans l’océan. Ce n’est qu’en entrant dans l’océan que la peur disparaîtra, parce que c’est alors seulement que la rivière saura qu’il ne s’agit pas de disparaître dans l’océan, mais de devenir océan. »
Et oui… il est tellement bon ce gâteau que j’ai fait ce week-end .
Il faut :
1 sachet de levure 2 pommes 250 g de farine 1 citron 130 g de sucre semoule 3 oeufs 140 g de confiture d’abricot 10 cl d’huile
Fouetter les oeufs avec le sucre Ajouter le zeste râpé du citron Mettre l’huile et la levure Bien mélanger Ajouter la farine Mélanger Trancher finement les pommes Huiler et fariner le moule
Mettre une partie de la pâte Ajouter la confiture et l’étaler Recouvrir de la pâte restante Mettre les pommes en surface
30 à 40 minutes au four 180°
Laisser refroidir un peu avant de démouler.
« Ah ! mange-moi, dit la pomme, puisque c’est là mon destin; par testament je te nomme héritier de mes pépins.
Tu les mettras dans la terre Vers le mois de février, Il en sortira, j’espère, De jolis petits pommiers. »
« Gourmands, cessez de nous donner La carte de votre dîner : Tant de gens qui sont au régime Ont droit de vous en faire un crime. Et d’ailleurs, à chaque repas, D’étouffer ne tremblez-vous pas ? C’est une mort peu digne qu’on l’admire. Ah ! pour étouffer, n’étouffons que de rire ; N’étouffons, n’étouffons que de rire.«
La vie ne se résume pas à marche ou crève Voilà pourquoi les travailleurs se mettent en grève Ils veulent vivre de leur travail avoir du pain Mener une vie décente ne jamais avoir faim
Une vie solidaire une vie ordinaire Pas de rêve de lune ni de grosse fortune Pas une vie de héros qui se montre à la une Pas de rêve de gloire de rentrer dans l’Histoire
Une vie sans histoire ni trop longue ni trop brève Une vie sans succès une vie sans excès Une vie d’homme qui pour l’instant demeure un rêve
Pour chacun décider de ce qui lui convient D’exprimer ses idées et de choisir ses liens De pouvoir partager ses rêves et ses idées
« Quand je m’assieds sous le sapin, Grave et seul dans ma rêverie, J’oublierais là soir et matin Tout, jusqu’aux fleurs de la prairie, Sous le sapin.
J’écoute aux branches du sapin Le souffle des airs, à toute heure Murmurant une hymne sans fin, Harpe des bois qui chante et pleure Sous le sapin.
Je vois le ciel sous le sapin A travers le sombre feuillage Sur lequel l’hiver passe en vain, Et je songe aux hivers de l’âge Sous le sapin.
Lors je me dis, sous le sapin : Les fleurs de l’herbe sont bien belles, Mais durent à peine un matin ; Cherchons les beautés éternelles Sous le sapin. »
La ferme aux longs murs blancs, sous les grands arbres jaunes, Regarde, avec les yeux de ses carreaux éteints, Tomber très lentement, en ce jour de Toussaint, Les feuillages fanés des frênes et des aunes.
Elle songe et resonge à ceux qui sont ailleurs, Et qui, de père en fils, longuement s’éreintèrent, Du pied bêchant le sol, des mains fouillant la terre, A secouer la plaine à grands coups de labeur.
Puis elle songe encor qu’elle est finie et seule, Et que ses murs épais et lourds, mais crevassés, Laissent filtrer la pluie et les brouillards tassés, Même jusqu’au foyer où s’abrite l’aïeule.
Elle regarde aux horizons bouder les bourgs ; Des nuages compacts plombent le ciel de Flandre ; Et tristement, et lourdement se font entendre, Là-bas, des bonds de glas sautant de tour en tour.
Et quand la chute en or des feuillage effleure, Larmes ! ses murs flétris et ses pignons usés, La ferme croit sentir ses lointains trépassés Qui doucement se rapprochent d’elle, à cette heure, Et pleurent.