La vie ne se résume pas à marche ou crève Voilà pourquoi les travailleurs se mettent en grève Ils veulent vivre de leur travail avoir du pain Mener une vie décente ne jamais avoir faim
Une vie solidaire une vie ordinaire Pas de rêve de lune ni de grosse fortune Pas une vie de héros qui se montre à la une Pas de rêve de gloire de rentrer dans l’Histoire
Une vie sans histoire ni trop longue ni trop brève Une vie sans succès une vie sans excès Une vie d’homme qui pour l’instant demeure un rêve
Pour chacun décider de ce qui lui convient D’exprimer ses idées et de choisir ses liens De pouvoir partager ses rêves et ses idées
« Quand je m’assieds sous le sapin, Grave et seul dans ma rêverie, J’oublierais là soir et matin Tout, jusqu’aux fleurs de la prairie, Sous le sapin.
J’écoute aux branches du sapin Le souffle des airs, à toute heure Murmurant une hymne sans fin, Harpe des bois qui chante et pleure Sous le sapin.
Je vois le ciel sous le sapin A travers le sombre feuillage Sur lequel l’hiver passe en vain, Et je songe aux hivers de l’âge Sous le sapin.
Lors je me dis, sous le sapin : Les fleurs de l’herbe sont bien belles, Mais durent à peine un matin ; Cherchons les beautés éternelles Sous le sapin. »
La ferme aux longs murs blancs, sous les grands arbres jaunes, Regarde, avec les yeux de ses carreaux éteints, Tomber très lentement, en ce jour de Toussaint, Les feuillages fanés des frênes et des aunes.
Elle songe et resonge à ceux qui sont ailleurs, Et qui, de père en fils, longuement s’éreintèrent, Du pied bêchant le sol, des mains fouillant la terre, A secouer la plaine à grands coups de labeur.
Puis elle songe encor qu’elle est finie et seule, Et que ses murs épais et lourds, mais crevassés, Laissent filtrer la pluie et les brouillards tassés, Même jusqu’au foyer où s’abrite l’aïeule.
Elle regarde aux horizons bouder les bourgs ; Des nuages compacts plombent le ciel de Flandre ; Et tristement, et lourdement se font entendre, Là-bas, des bonds de glas sautant de tour en tour.
Et quand la chute en or des feuillage effleure, Larmes ! ses murs flétris et ses pignons usés, La ferme croit sentir ses lointains trépassés Qui doucement se rapprochent d’elle, à cette heure, Et pleurent.
« Montrant son oeil blanc dès que vient le soir Elle reste là-haut, bien silencieuse Ecarquillant l’oeil afin de tout voir. Pour tout voir aussi, ses nièces, ses filles Et leurs mille enfants, les étoiles font Des trous dans le ciel avec des aiguilles Afin d’y coller leur petit oeil rond.
Quand il est bien tard, Madame la lune Descend tout le long d’un rayon follet Et pour voir chez nous, soudain l’importune Vient coller son oeil au trou des volets.
Elle ne remonte au sein des nuages Que quand les enfants dorment en tout lieu Et si quelques-uns n’ont pas été sages La lune s’en va le dire au bon Dieu »
Madame la lune est très curieuse. – (1953) de Thomas Pitfield avec Léon Xanrof (1867-1953) comme Auteur du texte
Une flèchette grise à la queue zigzaguante ! Un lézard file en biais sur la terrasse en feu Blanchie par la lumière aiguë, tonitruante Du soleil de juillet aux rais impétueux.
Laid petit tortillard et mini-dinosaure Au ventre jaune clair, à la gorge tachée, Le reptile pattu et tout ocellé d’or Est parti au matin trop loin de son pierrier.
Minuscule dragon écailleux et agile, Il vient de déguster une énorme araignée ; Mais il réapparaît et le voici qui file Aussi vif qu’un éclair sur le haut du muret.
J’essaie de l’attraper… et je n’ai plus en main Qu’un tronçon frétillant de la pauvre bestiole : Il m’a laissé sa queue. Eh ! Rapiette, reviens Que je te rafistole avec un point de colle…
L’astre est vieux d’environ 4.5 milliards d’années, il s’est formé par l’effondrement gravitationnel d’une nébuleuse sur elle-même.
« Ce père nourricier, ennemi des chloroses, Eveille dans les champs les vers comme les roses ; Il fait s’évaporer les soucis vers le ciel, Et remplit les cerveaux et les ruches de miel. C’est lui qui rajeunit les porteurs de béquilles Et les rend gais et doux comme des jeunes filles, Et commande aux moissons de croître et de mûrir Dans le coeur immortel qui toujours veut fleurir ! » Baudelaire
Aujourd’hui, il nous « surchauffe » et les roses, et tout…et tout… sont souffrance !
« Je ne crois plus au langage des fleurs Et l’Oiseau bleu pour moi ne chante plus. Mes yeux se sont fatigués des couleurs Et me voici las d’appels superflus.
C’est, en un mot, la triste cinquantaine. Mon âge mûr, pour tous fruits tu ne portes Que vue hésitante et marche incertaine Et ta frondaison n’a que feuilles mortes !
Mais des amis venus de l’étranger, — Nul n’est, dit-on, prophète en son pays — Du moins ont voulu, non encourager, Consoler un peu ces lustres haïs.
Ils ont grimpé jusques à mon étage
Et des fleurs plein les mains, d’un ton sans leurre.
Souhaité gentiment à mon sot âge
Beaucoup d’autres ans et santé meilleure,
Et comme on buvait à ces vœux du cœur Le vin d’or qui rit dans le cristal fin. Il m’a semblé que des bouquets, en chœur, S’élevaient des voix sur un air divin ;
Et comme le pinson de ma fenêtre Et le canari, son voisin de cage. Pépiaient, gaiement, je crus reconnaître L’Qiseau bleu qui chantait dans le bocage. »
‘Paul Verlaine
Dans quelques jours, je vais partir loin de la ville…. Là où tant de souvenirs emplissent mon coeur. Ce n’est pas le Sud….. mais j’adore cette chanson ! Je viendrai De temps en temps vous faire un p’tit coucou…
« Le soleil fendille la terre, Aucun bruit ne trouble les champs ; On n’entend plus les joyeux chants Des oiseaux qui chantaient naguère. Tous par la chaleur assoupis Sous les buissons se sont tapis.
Provence – A Barbentane…Clic pour agrandir la photo.
« Seule une cigale est sur l’aire. Son ventre sonore se meut ; Sur une gerbe elle est posée ; Seule elle n’est point épuisée Par l’astre à l’haleine de feu. Et la chanteuse infatigable Jette dans l’air brûlant et bleu Sa ritournelle interminable. »