T‘as compris très tôt depuis l’enfance Que tu portes le maillot de la différence Même quand tu marches droit On te montre du doigt Jamais tu sortiras sans tes papiers sur toi
Tu sais c’que c’est qu’être un bouc émissaire Parce que ton père est né sur l’autre hémisphère Toi tu n’les connais pas Les rues de Kinshasa On te rabâche pourtant de retourner là-bas
Malgré tout ça, tu crois Encore en l’être humain Au verre à moitié plein Malgré tout ça, tu as Un sentiment étrange Peut-être que le monde change
Dans la cour d’école au ballon prisonnier On te choisissait toujours le dernier Les histoire se répètent Et tu ramasses les miettes Jamais sur un CV t’as pu coller ta tête
Les remarques sournoises, les regards qui blessent Préjugés qui glacent contre le faciès Chaque jour à la cafetière Le racisme ordinaire Mais les petits ruisseaux font les grandes colères
Malgré tout ça, tu crois Encore en l’être humain Au verre à moitié plein Malgré tout ça, tu as Un sentiment étrange Peut-être que le monde change
C’est vrai qu’on la trouvait plutôt jolie Mais qu’est-ce qui a changé depuis Lili? Y a encore du boulot Pour que ta couleur de peau Se mélange à la mienne comme sur un piano
Mais putain ce serait beau que ta couleur de peau Se mélange à la mienne comme sur un piano
Coucou ! Le tonnerre est en vacances ? Il a perdu son jeu de boules ? Les nuages n’éclatent plus ? Plus d’eau… Plus de pluie… Pour mettre fin A cette sécheresse Qui envahit Notre terre Qui se craquelle…..
Photo : Simon Garden
« La terre sèche craque et ne peut plus attendre, Mais le ciel est trop bleu pour qu’on ose espérer. Le vent pose un linceul sur le sol surchauffé, Voilage arachnéen tout piqueté de cendres.
Pas une goutte d’eau sous le grand soleil fou Qui ravage les bois en les poudrant de roux, Et les fleurs assoiffées ont un teint bien trop pâle.
T’avais mis ta robe légère Moi, l’échelle contre un cerisier T’as voulu monter la première Et après
Y a tant de façons, de manières De dire les choses sans parler Et comme tu savais bien le faire Tu l’as fait
Un sourire, une main tendue Et par le jeu des transparences ces fruits dans les plis du tissu Qui balancent
Il ne s’agissait pas de monter bien haut Mets les pieds sur les premiers barreaux J’ai senti glisser le manteau De l’enfance
On n’a rien gravé dans le marbre Mais j’avoue souvent y penser Chaque fois que j’entends qu’un arbre Est tombé
Un arbre, c’est vite fendu, le bois Quelqu’un a dû le vendre S’il savait le mal que j’ai eu À descendre
D’ailleurs en suis-je descendu De tous ces jeux de transparence, ces fruits dans les plis des tissus Qui balancent?
J’ai trouvé d’autres choses à faire Et d’autres sourires à croiser Mais une aussi belle lumière Jamais
À la vitesse où le temps passe Le miracle est que rien n’efface l’essentiel Tout s’envole en ombre légère, tout sauf Ce goût de fièvre et de miel
Tout s’est envolé dans l’espace, le sourire, la robe, l’arbre et l’échelle À la vitesse où le temps passe, rien Rien n’efface l’essentiel Dou-dou-dou-dou-dou-dou Dou-dou-dou-dou-dou-dou Dou-dou-dou-dou-dou-dou Dou-dou-dou-dou-dou-dou
J’ai trouvé d’autres choses à faire Et d’autres sourires à croiser Mais une si belle lumière Jamais Dou-dou-dou-dou-dou-dou Dou-dou-dou-dou-dou-dou Dou-dou-dou-dou-dou-dou Dou-dou-dou-dou-dou-dou
Voilà que, du sol où nous sommes Nous passons nos vies de mortels À chercher ces portes qui donnent Vers le ciel
Voilà que, du sol où nous sommes Nous passons nos vies de mortels À chercher ces portes qui donnent Vers le ciel…..